Le travail

Publié le par Christophe Leconte

LE TRAVAIL

Recherche axée sur les sens du travail.

Analyse différentielle Notions contraires: Loisir paresse.

Référence à l'étymologie: Tripaliume: instrument de torture.

Référence au mythe: A la question pourquoi l'homme travaille-t-il ? le mythe répond en assignant à l'origine du travail un événement : la malédiction de l'homme par Dieu: " tu gagneras ton pain à la sueur de ton front " " C'est par un labeur pénible que tu tireras de la terre ta subsistance. " La malédiction jette l'homme dans un monde qui n'est plus confié à lui par Dieu, mais dans un monde hostile qu'il devra transformer pour vivre.

D'où référence à l'analyse de notion: Le monde du travail est opposé à celui du désir, de la satisfaction immédiate.

Mais le travail est aussi opposé à la paresse inscrit dans les vices. Il st donc synonyme de valeur. On retrouve cette conception dans le christianisme qui considère le travail comme un moyen de la Rédemption, de l'humanisation et de l'appropriation de la nature.

Objectif : rendre compte de cette ambivalence du travail sur le plan moral et religieux.:
- Soit qu'on insiste sur son aspect contraignant / à une liberté d'action.

- Soit qu'on insiste sur son aspect libérateurs / à une nature étrangère.

/ LE STATUT HUMAIN DU TRAVAIL

 

L'approche et la définition du travail peut changer en fonction de nombreux facteurs ( anthropologiques notamment ) mais possibilité de trouver un sens unitaire du travail humain en l'opposant à son genre le plus proche: L'animal.

 

a/ l’activité opposée au travail

 

1) La Spontanéité opposée à la volonté

Activités animales: Araignées abeilles. Cependant ces activités ne sont des travaux que par analogie: Activités instinctives ( comme se nourrir ou se reproduire ) que l'animal exerce spontanément en fonction d'une nécessité interne.

L'homme au contraire pour travailler doit subordonner sa volonté à la réalisation d'une fin: Il se force à travailler donc opposition à l'instinct.

 

2) la représentation

- Surtout il forme dans son esprit ce qu'il veut réaliser et ensuite il le réalise au lieu d'avoir une simple présence l'homme se représente l'aboutissement de son travail.

La représentation de sa fin préexiste à la réalisation du travail.

" Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur." Karl Marx Le Capital L.I section 3

3) la transformation du monde

Cest pour cela que le travail transforme le monde, il lui impose des formes qui n'appartiennent pas au monde mais qui sont pensées au préalable par l'homme. On dit que l'homme réalise c'est à dire qu'il porte à la réalité es formes qu'il conçoit dans son esprit.

Le travail apparaît donc non seulement comme ce qui est spécifique à l'homme mais comme le propre de l'homme: " On peut distinguer l'homme des animaux par la conscience, la religion et tout ce qu'on voudra. Eux mêmes commencent à se distinguer des animaux dès qu'ils se mettent à produire leur moyens d'existence. "Marx " L'idéologie Allemande

 

b) L'outil

 

Autre différence: l'homme utilise desintermédiaires entre lui et son activité. L'animal se sert de son corps come d'un outil (pince crabe etc. )ce qui => une activité déterminéeen fonction de la constitution des organes. L'homme n'a pas une constitution organique qui le determine à une activité particulière Au contraire cf. Aristote: La main.

Obj.: D'autres animaux ont une polyvalence organique -> les singes et même usage de pierre etc. Cependant ce ne sont pas des outils, pas de transformation du médiateur en vue d'une fin. Dans l'outil la fin est pensée dans la forme de l'objet, la pierre est polie ou taillée our couper etc.De plus conservation de l'outil, non usage d'un prolongement accidentel d'un membre mais permanence de l'objet.

 

c) La perfectibilité

L'activité animale est la reproduction du même, inscrite génétiquement dns l'animal, une abeille isolée du groupe sera capable de la même chose qu'une abbeille insérée au groupe. L'activité est determinée par lappartenance à une espèce => aucun chagement: " Un animal est, au bout de quelques mmmois, ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans, ce qu'elle était la première année de ces mille ans. " Rousseau: Discours sur l'origine de l'inégalité p 171

Au contraire ole travail humain est évolutif, les techniques ne dépendent pas d'une nature mais d'une culture.

Conséquence: Ce n'est pas le milieu qui va être transformé mais l'homme également.

 

II/ LE travail formation de l'homme

 

Le travail humanise la nature parce qu'il y porte la marque de l'homme mais il huamise également l'homme

 

a transformation psychologique

 

1) la patience

Le désir de l’animal veut la réalisation instantanée de ses désirs dans le moment où il les reçoit.

L’homme dépasse ce désir animal, il fait intervenir la médiation de son travail.

Dans le travail l'homme doit affronter le monde, résoudre des difficultés, créer un pont par exemple pour traverser une rivière, l'homme se confronte au monde, affronte la resistance de la matière, exerce et développe son ingéniosité et son courage, contrairement au tyran qui n'est pas confronté au monde ou à l'animal qui a au monde le rapport immédiat de la consommation, le travailleur a entre un désir, une necessité, et sa réalisation, une distance dans laquelle il fixe des prorités, choisit des moyens.

2) l’image objective

Par le travail, donc l'homme se transforme psychologiquement et développe ses facultés.

Mais le travail permet également à l'homme de contempler une objectivation de ses facultés, de contempler dans une de ses réalisations , les qualités necessaires à a réalisation. Si l'homme est fier de son travail c'st que son travail lui dit quelque chose sur lui même, c'est un moyen pour l'homme qui ne peut savoir qui il est de trouver une marque pbjetcive de son humanité et de

son pouvoir dans la mesure où, par le travail il se libère des contraintes de la nature.

Cf. les compagnons du tour de France

 

B/ L'épanouissement historique.

1) mépris par l’antiquité du travail

 

- La mentalité antique considère le travail comme une soumission indigne à la nécessité des choses ( il est indigne d’un homme d’avoir à ramasser des fruits pour manger ) «  Aristote refusait de donner le nom d’hommes aux menbres de l’espèce humaine tant qu’ils étaient ttaltemnt soumis à la nécessité » Arendt: Condition de l’homme moderne

cf. aussi la hierarchie Platonicienne dans la republique

 

2) condamnation classique du développement des richesses

La religion traditionnelle exalte et condamne l’homme riche quelle que soient les raisons de sa richesse Cf. «  il est plus difficile pour un chameau... »

 

3) revalorisation du trvail et de la ricesse par le protestantisme

L’éthique protestante va totalement revaloriser le modèle de la richesse: l’oisivet »é du saint est oubliée pourne rappeler que la paresse de l’oisif, on rappelle la parabole des talents et la condamnation de St Paul «  si quelqu’un ne veut pas travailler qu’il ne mange pas non plus »

Il ne faut ni négliger les dons de Dieu ni contrecarrer le plan qu’il a pu faire.

Il fallut alors accumuler les richesses pour Dieu et on a vu le paradoxe de riches ascètes. le prorestantisme eut alors pour conséquence temporairement néfastes pour la consommation mais comme le dit Weber «  l’ascétisme protestant eut pour effet psychologique de débarraser des inhibitions de l’ éthique traditionaliste le désir d’acquérir »

 

A contrario de la morale héirarchique, considération de la possibilité d’une valeur morale intrinsèque au travail

" c'est comme si elle voulait que l'homme dût parvenir par son travail à s'élever de la plus grande rudesse d'autrefois à la plus grande habilité, à la perfection intérieure de son mode de penser et par là même au bonheur. " Kant: " Idée d'un histoire universelle..."

C4est ainsi quAdam Smith distingue le travail moral productif et le travail non productif

«  le travail d’un ouvrier de manufacture ajoute, en général, à la valeur de la matière sur laquelle il traaille, (...) le travail d’un domestique, au contraire, n’ajoute à la valeur de rien. »

Adam Smith: Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations

 

Le travail serait donc un moyen d'apnouissement de l'homme individuel parce qu'il lui permettrait de trouver dans une oeuvre une objectivation de son humanité,et un moyen du progrès de l'humanité.

Cette conception de l'épanouissement historique est suspect à plusieurs égards: D'abord parce qu'il recèle le très lourd postulat de l'existence de Dieu.

Ensuite parce qu'il est suspect d'un très fort contenu idéologique.

Enfin parce qu'il part du préjugé que l'amélioration des conditions d'existence du genre humain sont directement liée à une augmentation de la production, ce qui est très loin d'être indiscutable.

Mais le travail pourrait également être synonyme d'aliénatiion.

 

III/ L'aliénation:

 

A) L'aliénation personnelle

- Non épanouissement par le travail car la fin du traavil est étrangère au travailleur

l'épanouissement n'est possible que dans la mesure où l'on est en présence d'hommes conscients d'accomplir une oeuvre dans laquelle ils puissent se reconnaître et reconnaître leur action sur le monde au sein d'une histoire.

Il s'agit là d'une idéalisation du travail. L'ouvrier par exemple qui travaille en machine ne peut se réaliser humainement car il ne connaît même pas la fin de son action et ne produit que des gestes mécaniques. Pour la plupart des individus leur épanouissement physique et intellectuel se trouve en dehors du travail dans la sphère du loisir, c'est là que l'homme peut se sentir plus homme.Le travail peut donc représenter une aliénation humaine.

Il peut même représenter un moyen de contrôle: Un travail prenant interdit au travailleur de concentrer ses forces sur son développement individuel, de les employer à une refexion qui pourrait être dangereuse pour ceux qui dominent: " On sent aujourd'hui (...)qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance." Nietzsche Aurore.Il pourrait donc y avoir non solidarité mais conflit entre l'épanouissement personnel du travailleur et le travail exigé.

 

 

 

 

B) aliénation économique.

En effet le problème de la valeur du travail sur le plan humain ne préoccupe que le travailleur, l'employeur lui n'admet comme logique que celle du profit qu'il retire d'un travail donné. Le problème de la rationalité économique n'est pas celui de l'épanouissement de l'individu mais celui de sa meilleure exploitation possible. Ce qui compte alors et ce qui est calculé c'est la force de travail, non la personnalité entière de l'individu ou ce qu'il peut exprimer, mais la capacité à effectuer une tâche déterminée au moindre coût. La conséquence fut au XIXème siècle la baisse des salaires en fonction de la masse salariale disponible., elle est aujourd'hui l'investissement dans le machinisme qui permet un meilleure productivité mais qui a pour conséquence directe un chômage endémique ou la décolonisation, c'est à dire la répétition du même processus à l'échelle mondiale que le processus engendré au XIXème siècle par la masse salariale nationale.

-Même le loisir pourrait être considéré comme aliénant: D'abord parce qu'il n'est pas un temps libre mais un temps de non travail,, un temps de repos nécessaire par exemple à la meilleure productivité, donc un moyen pour le travail.

Ensuite parce qu'il est lui même dirigé par le monde du travail dans la mesure où le temps de oisir consiste moins dans l'épanouissment des facultés du travailleur que dans sa consommation dirigée ( cf. la pub. ) des produits du travail.

 

C) L'aliénation de la nature.

 

La technique et le travail moderne ont mis à jour un nouveau type de rapport à la nature: Il ne s'agit plus de transformer le monde afin de s'y insérer, de produire comme la nature le fait, de

faire émerger des oeuvres dans le monde il s'agit d'intimer à la nature l'ordre de se plier aux exigences de l'homme: " Le dévoilement qui régit la technique moderne est une provocation

par laquelle la nature est mise ne demeure de livrer une énergie qui, comme telle, puisse être extraite et accumulée. Heidegger: la question de la technique.

 

Le choix que laisse la technique à l'homme est entre une augmentation constante de la productivité ou dans une gestion du travail. Aristote disait " si les navette fonctionnaient seules les hommes n'auraient plus besoin de travailler."

 

Il y a donc un usage profitable à faire de la modernisation du travail, ce n'est pas de permettre une l'accroissement aveugle d'une productivité, avec une profusion de produits de consommation et des dégâts écologiques et sociaux ingérables, il s'agit plutôt de gérer le travail en le diminuant à mesure que les capacité de produire sans l'homme se multiplient, et ce afin que l'homme puisse se livrer aux activités réellement épanouissantes qui ne se situent que dans une expansion volontaires de ses forces. Non dans l'oisiveté mais dans un loisir qui ne soit ni le temps de repos nécessaire à une meilleure productivité ni l'écoulement de la sur production de produits de consommation .



Publié dans Cours

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